Euréka ! Monsieur Mathieu et Madame Crouvezier viennent de réinventer la machine à fabriquer la fumée.
Sommés par la publication du communiqué d’anciens administrateurs d’apporter des réponses sur la gestion de la RME, ils commencent par oublier les questions, puis développent dans leur communiqué un argumentaire censé répondre à des questions qui ne leur ont pas été posées. Le procédé est grossier mais habituel, il a pour but d’endormir le lecteur pour le tromper, une forme de technique hypnotique en quelque sorte !
Que disent nos deux signataires et à quoi ne répondent-ils pas ? C’est très simple ils ne répondent à aucun des problèmes de fond soulevés, notamment le différentiel de 3 millions d’€ sur les résultats cumulés des cinq années de leur gestion (explications détaillées ici) et inventent une controverse ridicule qui n’a jamais existé sur le déficit 2018, brut ou net !
Tout d’abord, le déficit 2018 malgré les dénégations et les exemples appelés à la rescousse, jusqu’en 2001, reste inédit à la Régie. En effet, contrairement aux déficits cités qui après report comptable du résultat N-1, se sont transformés en excédents -par exemple le déficit le plus élevé, celui de 2011 (-503 314€ résultat brut) s’est conclu après report de l’excédent N-1 de 700 000€ par un résultat positif de + 196 686 €, (résultat net)- ce que se garde bien de préciser Monsieur Mathieu. Son déficit à lui est en revanche négatif en brut et en net, ce qu’il est bien obligé de reconnaître.
Après cette mise au point, intéressons-nous aux raisons fournies, et là nous touchons au sublime ! Je cite Jérôme Mathieu et Mme Crouvezier: « Il n’est pas question de nier que le résultat net de l’exercice 2018 se solde bien par un déficit, qui est en réalité de -102 413 €, mais de l’expliquer et d’en connaître les causes.
Sur ce chiffre, les deux tiers, soit -70 537 € sont dus au fonctionnement de la chaufferie bois et du réseau de chaleur, sur lesquels nous avons dû faire face à de nombreuses pannes et grosses réparations, qui ont en plus occasionné beaucoup d’achat de fuel pour fournir la chaleur promise à nos clients. »
Ainsi donc les 2/3 du déficit net de la RME seraient dû à la chaufferie pour un montant de 70 537€ ! C’est une invention grossière qui se double d’une contre vérité. La preuve est ici, sur la dernière page du Compte administratif 2018 de la RME signé par… Mathieu Jérôme.
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Le déficit de fonctionnement de la chaufferie bois est de 2 900€ (194 353€ – 197 253€). On pourrait pousser la cruauté jusqu’à pointer une diminution substantielle du compte de charge « énergie » en 2018 par rapport au même compte de 2017. Monsieur Mathieu qui, dit-il, a dû acheter beaucoup de fuel a peut être trouvé du pétrole dans le sous sol de La Bresse !!!!
En réalité le débat s’étend bien au delà d’un déficit annuel et touche à la politique et aux choix de gestion mis en œuvre, puis à ses conséquences chiffrées sur les cinq exercices de présidence Mathieu. Les conséquences en question, c’est tout de même 3 millions d’euros de résultat en moins sur ces cinq ans, comparés aux 5 années précédentes sous la municipalité Vaxelaire (voir ici la démonstration détaillée)
Pour le reste, je renvoie à la lecture complète du dossier RME (lien ici) celles et ceux qui souhaitent s’informer.plus avant
J’ai commencé cette enquête courant 2018, elle fait appel aux sources officielles, accessibles à tous. J’ai conscience de la relative complexité des questions ouvertes et des explications que j’avance. J’ai tenté toutefois de faire œuvre de pédagogie et de les rendre accessibles au plus grand nombre. J’espère y être parvenu car l’enjeu est d’importance et touche à l’avenir de cette vieille dame bressaude, symbole de l’indépendance à laquelle étaient attachés depuis longtemps ceux qui nous ont précédés. Elle mérite pour cela, toute l’attention et tout le dévouement des héritiers que nous sommes.
Le 09 novembre 2019
Dominique Humbert alias Gracchus