Petite chronique du Conseil Municipal de La Bresse
Conseil Municipal du 11 mai 2015
Encore un conseil municipal instructif. Comme d’habitude, nous avons pu y entendre quelques déclarations édifiantes et quelques perles, certaines sans trop d’importance sauf pour leurs malheureux auteurs et d’autres qui posent de sérieux problèmes, laissant entrevoir de drôles de choses!
Commençons par les déclarations. Le Conseil était invité, comme chaque année, à voter les subventions aux associations. Pour la seconde année consécutive M. Jérôme Mathieu deuxième adjoint, a pris soin de préciser qu’il les votait toutes, sauf celle accordée au lycée agricole de Mirecourt! Etonnant de la part de l’actuel Président de la chambre d’agriculture des Vosges, mais pourquoi un tel acharnement contre ce lycée agricole? Les enseignements dispensés ne conviendraient-ils pas à Monsieur Mathieu, qui à une époque pas si ancienne occupait le poste de Président de la FDSEA 88, déclinaison départementale de la FNSEA, dont le Président, Xavier Beulin, est aussi celui de SOFIPROTEOL. Ce géant méconnu de l’agro-industrie française est un fonds d’investissement qui détient une centaine de participations dans les semences génétiquement modifiées, la production d’agrocarburants à partir de graisses animales ou encore la fabrication de nuggets pour 3 000 Mac Donalds en Europe. Il est impliqué dans les projets d’usines des 23 000 porcelets des Sables-d’Olonne (Vendée) et de Trébrivan (Côtes-d’Armor). Ces projets mettent en œuvre des techniques de production industrielles avancées qui n’ont plus rien à voir avec l’agriculture et qui à terme mettront sur la paille de nombreux exploitants agricoles, sans créer d’emplois.
Serait-il reproché, par Monsieur Mathieu, au lycée de Mirecourt, de ne pas pratiquer avec suffisamment de zèle la défense et illustration de l’agro industrie et des fabricants d’engrais et de pesticides ? Je n’ose le croire, mais il serait utile pour l’information de tous qu’il donnât ses raisons.
Vous avez dit bilan !
Le Maire crut bon de présenter ce qu’il a nommé le « bilan » de la première année de mandat devant le Conseil Municipal. De quoi nous a-t-il parlé : de la vacance du poste de directeur des services jusqu’en novembre 2014, des élus qui ne savaient pas grand-chose !! Du regroupement de deux écoles en une, du Festival de sculpture (pas très nouveau). De la poursuite des travaux engagés à l’EHPAD et à l’office de tourisme, d’une toiture qu’il faudra refaire, de l’ouverture d’un point d’accueil OT à la maison de La Bresse, qui d’après lui aurait reçu 5 000 visites, là il ajoute les visiteurs des expositions et peut-être les passants du soir, et enfin du lancement des travaux Grand’rue.
A part poursuivre ce qui avait été engagé, et organiser la 24éme édition du Festival de sculpture, le bilan de Monsieur le Maire est fâcheusement indigent.
Puis sans doute pour tenter de nous faire oublier tant d’insignifiance, Monsieur le Maire termine sur l’évocation de dossiers qui auraient été découverts, sans doute cachés sous les armoires : un dossier contentieux concernant le licenciement d’un salarié, un litige avec la police de l’eau ayant fait l’objet d’un recours devant la cour d’appel de Nancy, ainsi qu’une Convention avec l’ASPTT, introuvable.
En 7 minutes 35 secondes, le “bilan” fut plié.
Nous avons échappé à la négociation commerciale pour la fourniture des gommes et des crayons! Peut-être cela a-t-il été réservé pour le bilan 2015 ?
Quand on n’a pas de bilan le mieux est de ne rien dire…
Mais Monsieur le Maire a oublié d’ajouter à cet exposé accablant, l’augmentation au 1er février de 6.3% de la redevance à l’EHPAD. Ce qui a pour conséquence une augmentation de près de 1 000€ par an pour les résidents de la maison de retraite, dont les revenus sont pour beaucoup d’entre eux très modestes. A peine un an aux manettes, et déjà nos aînés sont mis sans ménagement à contribution au delà de toute raison. Et pourtant, c’est en s’engageant clairement et en faisant jouer la solidarité envers eux, que le bilan de Monsieur le Maire aurait pris un peu de couleur et d’épaisseur! Rappelons pour mémoire que l’excédent de fonctionnement constaté au compte administratif 2014, après virement de 1 200 000€ à la section d’investissement, est de 1 011 028€. Il serait tout simplement inacceptable que dans ces conditions, la commune ne verse pas une aide à l’EHPAD, permettant de maintenir les tarifs à leur niveau de 2014.
Le Maire, évoque rapidement en questions diverses ce point des tarifs de l’EHPAD. Et qu’en dit-il ? Qu’il n’est pas resté les deux pieds dans le même sabot. On se dit tiens ! Il a tenté d’influencer ses amis du nouveau Conseil Départemental pour qu’ils reviennent sur cette augmentation. Monsieur Mathieu son deuxième adjoint n’est-il pas le nouveau conseiller départemental du canton ? Et bien pas du tout, erreur grotesque, Le Maire a seulement sollicité l’Agence Régionale de Santé et le Conseil Départemental, pour venir en réunion publique, justifier cette augmentation. En réalité et contrairement à ce qu’ils ont voulu faire croire, le Maire et sa majorité sont en plein accord avec cette augmentation qui va frapper durement des personnes fragiles et dépendantes, ils l’ont d’ailleurs votée. Ils sonnent maintenant le tocsin auprès de leurs amis pour qu’ils tentent par des explications techniques, d’enfumer les résidents et leurs familles qui se sont mobilisés contre cette augmentation (voir compte-rendu de la réunion résidents/familles du 05 mai 2015). Ils ne sont pas capables de porter ces explications eux-mêmes !!!
Venons-en maintenant au point apparemment anodin de la fixation du montant de la taxe de séjour pour les heureux résidents saisonniers de La Bresse. Cette taxe sera dorénavant perçue dès la réservation par l’office de tourisme, jusque là tout va bien, mais les choses se gâtent lorsqu’il est question du contrôle de son recouvrement pour les loueurs qui n’utilisent pas les services de l’Office de Tourisme. L’élu qui présentait la délibération a laissé entendre que l’OT faisait des contrôles en croisant les données de la régie municipale d’électricité (consommation d’électricité) avec le montant de la taxe versée. Outre le fait que ces pratiques sont illégales, elles ouvrent la voie à une société de contrôle et de fichage avec les conséquences que l’on imagine sur les libertés publiques. J’ose espérer que le jeune élu qui a fait cette proposition ne s’est pas rendu compte, sous l’apparente banalité de son propos, de la portée de celui-ci. On peut regretter qu’aucun élu n’ait dans l’assemblée formulé la plus petite objection à cette proposition liberticide.
Comme elle semble en avoir pris l’habitude, la minorité se cantonna malheureusement à des questions de détails sans grand intérêt, sur lesquelles nous ne nous étendrons donc pas. Évidemment si des questions de fonds venaient à être posées nous ne manquerions pas de les relater.
Un petit retour sur le précédent conseil municipal du 30 mars dernier.
On peut lire dans le compte-rendu en questions diverses : (pour ceux que cela intéresse, ici le compte-rendu complet de ce Conseil Municipal)
« Le Maire informe le Conseil Municipal de la nomination de M. Louis-Etienne AUDRERIE, déjà Directeur de l’ EHPAD comme Directeur du CCAS à compter du 1cr mars 2015. Ses missions seront d’assister au Conseil d’Administration du CCAS, d’en assurer le secrétariat et de coordonner l’ensemble des actions du CCAS. L’agent qui était jusqu’alors en charge de ce service, actuellement en arrêt maladie, avait besoin d’être épaulée et conseillée. »
Plusieurs questions méritent d’être posées. Tout d’abord la personne citée était jusqu’alors directeur de l’EHPAD à temps complet, avec le même temps complet ce directeur va aussi assurer la direction du CCAS ! Est-ce à dire qu’il avait du temps libre à l’EHPAD ?
Ensuite nous souhaiterions connaître quel est le temps qu’il va consacrer par semaine au CCAS, avec pour conséquence la clé de répartition de son salaire entre l’EHPAD et le CCAS.
Nous n’avons vu nulle part dans les comptes-rendus du Conseil Municipal une création de poste au tableau des effectifs, correspondant a celui de directeur du CCAS. Serait-il possible que le poste de directeur du CCAS ne soit pas un poste fonctionnel, auquel cas il est encore plus urgent d’en connaître les clés de répartition de son temps et de son salaire, indépendamment de l’éventuelle bonification indiciaire à laquelle il peut prétendre. Cette bonification devant être totalement supportée par le CCAS et ne doit pas être prise en compte par le budget de l’EHPAD.
Enfin, si nous comprenons bien, ce nouveau directeur sera à la tête d’un service composé d’un seul et unique agent. Le syndrome de l’armée mexicaine guette !!!
Beaucoup de questions pour un point traité à la va vite en question diverses. Merci Monsieur le Maire de nous éclairer là dessus.
Gracchus