Le 14 novembre 2016
Jérôme Mathieu réécrit l’histoire
Il fut un temps pas si lointain où quelques apparatchiks soviétiques furent chargés par Staline de réécrire l’histoire selon les intérêts du moment, modifiant et falsifiant à souhait les événements et effaçant des livres, souvent après avoir fait disparaître de la surface de la terre, les acteurs, indésirables à leurs yeux, des péripéties de l’histoire.
Qui aurait pu croire que 65 ans plus tard au fond de la vallée de la Moselotte à La Bresse, la même histoire se répéterait sous la forme d’une farce, cette fois, avec dans le rôle titre Monsieur Jérôme Mathieu.
Plantons le décor, il est de taille modeste puisqu’il s’agit du barrage de la Lande.
L’objet du délit est encore plus discret, c’est la plaque commémorative plantée là lors d’une cérémonie du même nom. Cette dernière, dans la plus pure tradition du genre et sans fioriture aucune, expose les noms des officiels, ayant à un titre ou un autre, participé à la réalisation de la chose. Certains n’ayant souvent dû la gravure de leur patronyme qu’à leur présence le jour de l’inauguration. Mais qu’importe, l’industrie de la plaque commémorative se porte bien en France, et La Bresse n’est pas dernière dans cet art.
Le délit maintenant, vous l’avez deviné, la plaque inaugurale se trouva un beau matin déposée pour être aussitôt remplacée par une autre. Sur cette plaque usurpatrice ne figurait plus que le nom du Préfet inaugurateur de l’époque, les noms du Maire, Guy Vaxelaire, et de quelques autres avaient tout simplement disparu.
La réaction ne se fit pas attendre, Madame Mengin élue de l’opposition puis Guy Vaxelaire ancien Maire et principale victime publièrent des communiqués vengeurs rappelant l’histoire mouvementée de cette réalisation et s’indignant de cette action « honteuse et lamentable »
Le coupable de cette forfaiture ne fut pas long à être logé et il avoua sans remord son crime. Jérôme Mathieu, Président de la régie municipale d’électricité, deuxième adjoint, Conseiller Départemental déclara : « Effectivement, la plaque présente a été remplacée par la plaque d’inauguration d’origine du Barrage de La Lande. A notre sens, l’actuelle comportait trop d’informations pour une plaque d’inauguration »
Il aurait ajouté lors du conseil municipal du 6 novembre, tentant sans doute une ultime justification : « comme les prêts sont remboursés on a remis celle-là… »
Nous assistons là à l’ouverture d’une controverse sur le contenu informatif d’une plaque d’inauguration, controverse dont la portée nous échappe encore. Puis dans un second temps à une tentative somme toute assez originale, consistant à lier la durée de vie d’une plaque au temps de retour sur investissement de l’équipement qu’elle présente.
La Bresse peut désormais s’enorgueillir d’élever le débat public à un niveau rarement atteint. Rendons pour cela hommage à notre deuxième adjoint et aux médias qui n’hésitent pas a s’en faire les petits rapporteurs !!
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