La période de campagne est propice aux réflexions. Et, comme vous, nous, citoyens, observons nos villes et villages et nourrissons nos pensées des meilleurs desseins.
Nous vous savons préoccupés à rassembler les troupes, qui porteront vos ambitieux programmes.Et, nous Citoyens, spéculons volontiers, sur les idées fécondes, dont nous nous plaisons, déjà, à imaginer les bienfaits.
Dans vos bureaux- boutiques de campagne vous vous affichez ostensiblement. Des groupes de travail, assidus à la tâche, témoignent de votre activité. Vous apparaissez, revenez, vous inscrivez au cœur de la commune que vous parcourez, dans tous les sens, arborant de merveilleux sourires, complices d’une spontanéité retrouvée .
Battre le pavé, serrer des mains, pousser la porte des commerces, pavoiser, c’est le programme commun, la démarche partagée de tous les candidats. Tous affichent, en ces périodes de quête, un regain d’intérêt pour le précieux citoyen. qui L’électeur en puissance jouit soudain de tous les égards, et d’attentions bien marquées. Cette écoute, réconfortante, franche et sincère, nous ferait presque oublier le temps passé des mandats accomplis derrière les murs opaques de vos sphères d’élus. Sachez quand même que nous nous souvenons des mois vécus, de ces longues périodes de règne, pendant lesquelles vous pratiquez l’extrême : l’indifférence, la suffisance, voir le mépris inéluctable, vertus des équipes couronnées . Et d’ailleurs, n’est-il pas l’exemple pathétique des pratiques exercées au plus haut niveau de l’Etat ? Combien sommes-nous, adhérents ou sympathisants des grands partis qui gouvernent, à nous interroger sur les mœurs et dérives de nos élites. Sous leurs jeux cyniques, les complots ourdis dans leurs propres chapelles, sur l’exercice zélé de la comédie gouvernementale ou majorité et opposition n’ont d’autres alternatives que l’affrontement dans la caricature et le ridicule !
Nous sommes las et indignés de tous ces comportements qui dévalorisent les fonctions et détournent des urnes. Aussi, nous nous interrogeons sur nos prétendants locaux à courir l’investiture de partis dont l’hégémonie confisque toute forme réelle de démocratie.
La bénédiction d’un premier secrétaire de parti, fût-elle de droite, de gauche ou du centre ne confère à nos yeux, aucune espèce de reconnaissance ou de légitimité aux candidats en lice pour les élections municipales . Nos villes et villages ont besoin d’un projet politique en phase avec les réalités locales, avec l’urgence d’une situation devenue préoccupante. Une ambition portée par des femmes et des hommes sincères, dont les promesses se convertissent en actes, au-delà des campagnes,pendant l’exercice plein de leurs mandats. Et c’est bien là que le bât blesse. A vous entendre, vous, prétendants êtes tous porteurs de bons sentiments, de générosité, de serments de solidarité, d’ouverture et de rassemblement. Et tous revendiquez cet impérieux désir d’être les élus de tous. Pourtant ! Quel soin, vous apportez à vous quereller dans vos propres familles, à errer vers des comportements illusoires et forcés, annonciateurs de tous les désamours, diviser pour régner, et abuser finalement d’un pouvoir que vous ne partagez guère plus qu’avec des minorités réduites et bâillonnées.
De ces ressentiments, contraires à la vérité, nous ne voulons plus. Tel est le sens de notre démarche. Notre confiance, nous ne souhaitons plus l’accorder par défaut aux survivants d’un deuxième tour électif issu d’un simulacre éculé, rabattu.
Selon les forces recensées au soir du premier vote, s’engagera, en effet, la partie que vous attendez tant et redoutez tout à la fois, l’entre deux tours, cette parenthèse, trouble orchestrée par les scores respectifs qui détermineront le statut du dominant, pour les alliances. Car, oui, il vous faudra, vous réunir, négocier, marchander, faire des concessions, museler vos orgueils pour espérer la meilleure place dans le giron du futur conseil municipal.
Et c’est ainsi, dans la contrainte et la soumission, que se dessineront les contours d’une équipe, issue du mariage forcé de gens dont on aurait apprécié d’harmonieuses fiançailles .
Mesdames et Messieurs les candidats, nous sommes nombreux à vous avoir interpellé sur les bienfaits et les attentes d’un dialogue ouvert, d’un rapprochement intelligent, d’une ambition vraiment partagée. En fait, nous vous avons interpellé sur tout ce que vous prônez dans vos discours de séduction, dans vos déclarations d’amour. Le résultat de cette pratique qui perdure, nous le connaissons, malheureusement, et en mesurons tous les jours,les conséquences. Des gens, qui ne s’apprécient pas, qui s’évitent, ne se parlent pas, vont certes partager le pouvoir, mais pas l’envie authentique de réussir ensemble ! Et ces discordances fondamentales, ces amertumes profondes façonneront le prochain mandat, comme elles ont modelé les précédents. Au sein même des majorités, la fracture consommée annihilera toute forme participative nécessaire au fond du débat qui devrait se nourrir des forces et des intelligences, disponibles et volontaires.
Il est grand temps de montrer l’exemple
Nos villes et villages ont beaucoup souffert de ces situations qui appauvrissent, au fil des ans, ses indéniables ressources. Il deviendrait urgent d’abandonner les chamailleries fratricides, stériles, pour se mobiliser sur un combat plus noble, ambitieux et indispensable. Un combat, capable de renverser les tendances inquiétantes qui menacent l’avenir de nos cités.
Nous avons une histoire, un riche patrimoine. Nos villes et villages, sont un label, dont l’attractivité a perduré mais qui, à présent, régresse . Nous ne nous convertirons donc pas le bénéfice entier, de nos nombreux atouts et subirons, passivement, l’érosion naturelle, qui affecte tant de territoires ne disposant pourtant pas d’attraits comparables. Et qu’importe ce qui a été accompli, en bien ou en mal, par les uns ou les autres. L’urgence, commande simplement de ne pas réemprunter le chemin des divisions qui conduisent, inéluctablement à l’échec . Nous sommes tous concernés par un autre destin, en nos qualités de citoyens, jeunes, actifs, retraités, commerçants, chefs d’entreprises, et associations.
Nous sommes tous impactés par la faillite ou la bonne fortune de nos collectivités et conscients que les prochaines années seront déterminantes. Notre futur, c’est assurément le présent et l’actualité de la prochaine campagne, que nous entendons, influencer, pour capitaliser sur nos diverses ressources ?
Alors, permettez nous, Mesdames et Messieurs les candidats, de vous adresser cette humble requête, cette supplique partagée, dont nous apprécierons la prise en compte. Seriez-vous enclins à prendre une initiative pour opérer le rassemblement, inévitable, pressant et attendu, en amont de cette prochaine élection capitale, pour l’avenir de nos territoires. L’échéance du mois de Mars 2020 ne doit pas s’appréhender comme une aventure individuelle, hasardeuse. En ces temps tourmentés, quand la crise appelle à la mobilisation et à la solidarité, la force collective est une clé essentielle de la réussite. Et, il serait grand temps que celles et ceux qui aspirent aux plus hautes responsabilités montrent l’exemple.
Nous attendons, espérons et serons attentifs à l’écho que vous accorderez à ce propos.
Roger FROISSARD
Saulxures sur Moselotte